Contexte et argument



Contexte

Les Femmes savantes est une pièce de théâtre en cinq actes et en vers de Molière, comédie de mœurs portant notamment sur l'éducation des filles, mais aussi critique des pédants de tous poils, créée au Théâtre du Palais-Royal le 11 mars 1672, un an avant la mort de l'auteur. Elle est l'aboutissement d'une réflexion de plusieurs années et dont l'inspiration se nourrit de l'air du temps. Certains personnages et certains thèmes se retrouvent en effet dans d'autres œuvres de Molière et de ses contemporains.

 

Argument

Henriette et Clitandre sont amants mais, pour se marier, ils vont devoir obtenir le soutien de la famille de la jeune fille. Le père et l'oncle sont favorables au mariage mais la mère, Philaminte, soutenue par la tante et la sœur d'Henriette, veut lui faire épouser un faux savant aux dents longues, Trissotin, qui mène par le bout du nez ces “femmes savantes”.

 

Critique de la pièce dans Le Mercure Galant,journal créé par Donneau de Visé en 1672 :

“Jamais en une seule année l’on ne vit tant de belles pièces de théâtre, et le fameux Molière ne nous a point trompés dans l’espérance qu’il nous avait donnée il y a bientôt quatre ans, de faire représenter au Palais-Royal, une pièce comique de sa façon, qui fut tout à fait achevée. On y est bien diverti, tantôt par ces précieuses ou femmes savantes, tantôt par les agréables railleries d’une certaine Henriette, et puis par les ridicules imaginations d’une visionnaire, qui se veut persuader que tout le monde est amoureux d’elle. Je ne parle point du caractère d’un père, qui veut faire croire à un chacun qu’il est le maître de la maison, qui se fait fort de tout quand il est seul, et qui cède tout dès que sa femme paraît. Je ne dis rien aussi du personnage de M. Trissotin, qui tout rempli de son savoir, et tout gonflé de la gloire, qu’il croit avoir méritée, paraît si plein de confiance en lui-même, qu’il voit tout le genre humain fort au-dessous de lui. Le ridicule entêtement qu’une mère, que la lecture a gâtée, fait voir pour ce M. Trissotin, n’est pas moins plaisant ; et cet entêtement, aussi fort que celui du père dans Tartuffe, durerait toujours, si par un artifice ingénieux de la fausse nouvelle d’un procès perdu, et d’une banqueroute, (qui n’est pas d’une moins belle invention que l’exempt dans l’Imposteur) un frère, qui, quoique bien jeune, paraît l’homme du monde du meilleur sens, ne le venait faire cesser, en faisant le dénouement de la pièce.”